Dernière mise à jour : 21/01/2025
La forêt et le bois se trouvent actuellement au cœur d'enjeux climatiques et environnementaux, économiques et sociétaux majeurs.
De plus en plus nombreux artisans ou auto-constructeurs souhaitent construire en bois local, valorisant ainsi un matériau naturel issu de leur territoire, récolté dans une démarche qui respecte à la fois l'intégrité des écosystèmes forestiers et les travailleurs en forêt.
La charpente en bois de pays, conçue à partir de la variété des bois locaux, représente une des réponses à ces préoccupations.
La formation « Initiation aux bases de la charpente en bois de pays » proposée par le Réseau pour les Alternatives Forestières vise à replacer cette initiation à la charpente dans une réflexion globale sur le matériau bois, les filières bois locales et la gestion forestière douce. Elle a pour objectif de transmettre les savoir-faire pratiques de base permettant de gagner en autonomie pour de petits projets de construction (sur son exploitation, …). Dans ce but, elle permet de s'initier à la taille avec des outils à main et de découvrir les assemblages de base, reproductibles sans s'équiper comme un pro - visseuse, scie égoïne, crayon et hop !
A la suite des formations « Sylviculture d'accompagnement et abattage motorisé » et « Initiation équarrissage à la hache », cette formation participe à la transmission des savoir-faire traditionnels mobilisés par la restauration des bâtis anciens et la construction traditionnelle. Ce faisant, elle permet la réappropriation de pratiques de base visant à gagner en autonomie pour de petits projets d'auto-construction (sur son exploitation, son atelier…).
Pour les personnes en recherche d'emploi ou en reconversion, elle permet la découverte de savoir-faire liés aux métiers de la charpente, pour confirmer une envie d'aller plus loin via une formation professionnelle. Pour les professionnels du bâtiment, elle enrichit la palette de leurs savoir-faire liés au patrimoine et la construction traditionnelle. Enfin, pour les agriculteurs et les autres professionnels auto-constructeurs, elle intervient comme un levier d'autonomisation pour la récolte et la valorisation des bois issus de leurs exploitations ou de leurs territoires, à partir d'outils manuels.
Les objectifs pédagogiques visés sont :
Conformément au Décret n°2006-26 du 9 janvier 2006 relatif à la formation professionnelle des personnes handicapées ou présentant un trouble de santé invalidant, pris en application de l'article L. 323-11-1 du code du travail, des adaptations peuvent être mises en place pour faciliter l'accueil de stagiaires en situation de handicap, selon la nature du handicap.
Toute personne concernée par ce décret est invitée à prendre contact avec le responsable de la formation. Contactez-nous dans ce sens le plus tôt possible, car plus nous aurons connaissance de vos besoins en amont de la formation et mieux nous pourrons vous proposer des adaptations pertinentes, le cas échéant.
Le programme indicatif se déroule sur 35 heures réparties sur 5 journées :
Jour 1
Matin (en salle) :
- Accueil, tour de table : présentation du lieu qui accueille et des structures organisatrices, des intervenant·es, des stagiaires, et recueil de leurs attentes.
- Présentation et adaptation du programme de la semaine.
- Présentation globale du projet de construction, de la forêt au bâti : forêts locales, besoins constructifs, plans, choix des bois récoltés.
- Présentation des principales essences du secteur. Quel bois pour quelles contraintes ? Qu'est-ce qu'un défaut dans le bois et lesquels sont rédhibitoires ? Explication du débit par rapport aux plans.
Après-midi (en atelier) :
- Présentation de l'espace de chantier et de son organisation. Présentation des différents outils nécessaires à un chantier de piquage.
- Tracé de l'épure en groupe.
- Lignage des bois et mise sur ligne des premières pièces en deux équipes.
- Étirements en groupe.
Jour 2 (en atelier / en extérieur)
Matin :
- Visite de la parcelle où ont été coupés les bois pour le chantier, mode de gestion de la parcelle, principes de la sylviculture douce, mode de travail en forêt et valorisation optimale des bois disponibles localement.
- Retour sur la journée de la veille, questions, relecture des fiches. Échauffement.
- Préparation des pièces et mise sur ligne (Deux groupes s'alternent entre la mise sur ligne et la préparation des pièces.) :
> Tracé et délignage des liens. Nettoyage à la plane et au rabot. Orientation des bois.
> Mise sur ligne.
Après-midi :
- Initiation au piquage (Deux groupes s'alternent entre le piquage et la préparation des pièces.) :
> Établissement des pièces
> Les différents symboles de marquage
> Le rembarrement des pièces et des différents assemblages
- Étirements.
Jour 3 (en atelier / en extérieur)
Matin :
- Retour sur la journée de la veille, questions, relecture des fiches. Échauffement.
- Présentation des outils de taille. Comment bien choisir ses outils à main ? Installation des postes de taille. Comment tailler les différents assemblages ?
- Deux ou trois groupes s'alternent entre la taille des assemblages, le piquage et éventuellement, la fin de la préparation des pièces.
Après-midi :
- Fin de la taille. Confection des chevilles.
- Étirements.
Jour 4 (en atelier / en extérieur)
Matin :
- Retour sur la journée de la veille, questions, relecture des fiches. Échauffement.
- Mise à blanc. Perçage de la tire. Nettoyage des bois et cassage des arêtes.
Après-midi :
- Fin de la mise à blanc.
- Déroulé de la journée du lendemain.
- Étirements.
Jour 5 (en atelier / extérieur)
Matin :
- Retour sur la journée de la veille, questions, relecture des fiches. Échauffement.
- Bases théoriques de levage.
Après-midi :
- Rangement et entretien des outils.
- Étirements.
- Synthèse de la formation : résumé des points clés, questions-réponses et compléments d'information.
- Évaluation de la formation et des compétences acquises par les stagiaires par un tour de table
Le programme est donné à titre indicatif. Le contenu de la formation et les méthodes proposées peuvent s'ajuster aux attentes des stagiaires, à leur niveau de connaissance et d'expérience concernant la thématique proposée, tout en respectant les objectifs pédagogiques définis.
La formation est accueillie sur une ferme de montagne, et s'insère dans un chantier-école en trois temps : Les bois auront été préalablement récoltés dans les forêts de cette ferme lors de la formation « Sylviculture d'accompagnement et abattage non motorisé » en automne 2024 et équarris au cours de sessions de la formation « Initiation équarrissage à la hache ».
Le dernier module permettra la réalisation (préparation avant levage) d'une petite structure bois, impliquant des assemblages simples.
Les formateur·ices mettent à disposition des stagiaires, tous les outils, matériaux et équipements nécessaires à la construction – sauf les équipements de protection individuelle.
Les stagiaires sont invité·es se munir de vêtements de travail chauds (extérieur ou ateliers non chauffés). Conformément au règlement intérieur, ils sont responsables d'amener et de porter leurs équipements de protection individuelle - casque antibruit, chaussures de sécurité (coquées), lunettes de protection, gants.
La formation met l'accent avant tout sur les apprentissages pratiques. Elle se déroule intégralement en présentiel, en extérieur, en séances collectives ou par petits groupes.
Les formateurs·rices proposent des présentations orales, des documents d'illustration (fiches explicatives), des démonstrations et des exercices pratiques. Elles et ils facilitent le partage d'expérience entre les participant·es.
En début de formation, chaque stagiaire fera le point sur ses pratiques, ses besoins et ses attentes, à travers un tour de table.
En fin de formation, un nouveau tour de table permettra à chaque stagiaire de partager son point de vue sur les objectifs atteints, d'exprimer sa satisfaction et ses propositions d'améliorations pour contribuer à l'évaluation globale de la formation.
L'évaluation de la progression personnelle des savoirs, des savoir-être et savoir-faire des participants sera faite à travers une fiche d'évaluation des compétences acquises remplie par les formateur·rices.
L'évaluation globale de la formation sera consolidée par un questionnaire de satisfaction écrit, postérieur à la formation.
Charpente traditionnelle
Artisanne charpentière, Fanny Colin a créée en 2017 l’École des Renardes, qui propose une formation alternative et itinérante à la charpente traditionnelle sur 2 ans.
Elle s’implique dans de nombreux projets collectifs, principalement liés à la transmission des savoirs et savoir-faire dans les métiers du bois et de la forêt, et est administratrice du RAF depuis 2019.
Charpente traditionnelle Techniques appliquées en restauration
Artisan charpentier depuis une quinzaine d’année, co-fondateur du collectif Copeaux Cabana en Dordogne, passionné d’outils à bois et d’équarrissage à la hache. Il a accompagné de nombreux stagiaires et apprentis et s’est aussi impliqué sur des chantiers prestigieux comme l’équarrissage des bois pour la charpente de Notre Dame de Paris.
Charpente traditionnelle Techniques appliquées en restauration
Éléonore Schwartz s’est formée par un compagnonnage libre et de stages en entreprises auprès d’artisan·nes du métal, puis du bois et de la charpente. Elle s’est particulièrement investie pour organiser et animer des stages visant à développer chez les femmes des pratiques traditionnellement masculines, avec une approche approfondie de l’intelligence collective, la création d’espaces d’échange et de construction collective. Elle exerce aujourd’hui une activité de charpentière tout poursuivant le projet de créer de stages – de l’initiation au perfectionnement -, pour donner le goût de la charpente à des personnes isolées et en projet d’insertion.